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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 14:49

Ma Bro Ar C'Hap Gwechall suite 17

La centrale de Plogoff

 
Après avoir traité abondamment l’histoire du Cap dans son aspect religieux et héritage culturel, il est temps d’aborder un évènement plus récent et sans aucun doute encore brûlant, qui a défrayé la chronique autour des années 1980. Je veux parler du projet de centrale nucléaire à PLOGOFF , au bout du Cap-Sizun, à l’extrémité ouest de l’hexagone, tout près de la Pointe du Raz.

1- Rappel chronologique - Références :
a) - PLOGOFF, La Révolte, éditions Le Signor.
b) - Femmes de PLOGOFF, Renée Conan et Annie Laurent
c) - Les Pierres de la Liberté, René Pichavant
d) - Presse
e) - Emission de télévision- FR3- 27-5-2000

Tout commence en 1974. Monsieur Giscard d’Estaing est élu Président de la République. Le monde vient de connaître le premier choc pétrolier lors de la guerre du Kippour en 1973. Les pays du Proche Orient ont décidé des hausses de prix du pétrole brut jusqu’à 100 %. (Un 2ème choc pétrolier se produira plus tard en 1979).
Les Capistes découvrent par le journal, en 1974, la liste des sites favorables à la construction d’une centrale nucléaire en Bretagne : Beg ar Fry en GUIMAËC, PLOGOFF, ERDEVEN, PLOUMOGUER (nord Finistère), et TREGUENNEC en Bigoudénie. Fin 1975, le conseil régional ainsi que le conseil économique et social, donnent un accord de principe pour la construction d’une centrale nucléaire en Bretagne. La venue de techniciens EDF, pour des sondages à PLOGOFF déclenche les premières barricades en 1976.
En septembre 1978, le conseil économique et social, ainsi que le conseil régional, font le choix de PLOGOFF. Ce choix est confirmé au conseil général du Finistère en novembre 1978. La lutte antinucléaire se met en marche.
En août 1979, le groupement foncier agricole (GFA) construit une bergerie sur le site. Annie Carval (ma petite cousine) devient Présidente du comité de défense en décembre 1979. Le maire élu en 1977 est Jean Marie Kerloch, retraité de la royale, maître principal timonier (Adjudant-Chef) doté d’un tempérament et potentiel de chef d’un niveau bien supérieur à son grade professionnel, comme l’avenir ne tardera pas à le démontrer.
Je n’ai pas l’intention de raconter PLOGOFF en faisant un rappel historique des évènements. Je les ai vécus de loin, même si j’ai pu rencontrer, en certaines circonstances, quelques uns des principaux acteurs . Mon but est plutôt d’essayer de comprendre, voire d’expliquer et de faire comprendre ce qui s’est passé. Il apparaît de manière évidente que la population , concernée au premier chef, n’a jamais été consultée. Les pouvoirs : central, régional et même départemental, ont fait un choix autoritaire, partant du principe ou tout au moins considérant que cette « espèce de population du bout du monde, inculte, arriérée et sous-développée », se laisserait faire sans discuter. C’est la preuve évidente d’une méconnaissance totale et fondamentale de la race Capiste et de sa psychologie dont je viens de parler longuement dans les chapitres précédents. Méconnaissance de la race certes, mais aussi de son histoire considérée et traitée sans doute avec une certaine dose de mépris.
Certes, nous fournissons , ou plutôt fournissions jusqu’à présent de nombreux fonctionnaires, militaires, gendarmes, policiers, tous disciplinés naturellement dans l’exercice de leur profession. Pourquoi tant de fonctionnaires ? Parce que le pays ne nourrit pas son homme. Le Capiste est contraint de s’expatrier pour faire sa vie ailleurs et revenir un jour, vivre sa retraite si les conditions matérielles et familiales sont réunies favorablement. Cela a déjà été écrit par d’autres que moi. Le pays est beau, les paysages sont exceptionnels. Personne n’a encore jamais écrit le contraire à ma connaissance. La qualité de vie est incontestable. Mais pour y vivre, il faut des revenus, et ces revenus, il faut aller les chercher et les gagner ailleurs. C’est ainsi. Ce que j’ai déjà écrit donne une explication partielle de cette situation, mais j’y reviendrai.
C’est donc à cette population sous-développée, asservie, soumise, obéissante et même fataliste, incapable de réagir, que l’on va imposer une centrale nucléaire, qui lui apportera en même temps que du travail, la solution de tous ses problèmes. Très vite, on va assister à la fracture de la population en 2 camps, et même 2 clans. Comme en politiqus il y a ‘’les blancs et les rouges’’, la droite et la gauche, il va y avoir les pour et les contre, situation relativement normale et banale après tout ;
Qui est pour ? Comme par hasard, le député Guermeur, ses spadassins, ses sbires , ses valets et ’’cireurs de pompes’’ ainsi que les forces politiques de droite dans lesquelles on trouve quelques ambitieux et non des moindres, désireux de saisir une balle au vol, de se constituer un tremplin pour ‘’entrer dans la carrière’’. Cela ne va pas leur réussir immédiatement. Plus tard peut-être car les Capistes, à l’exception des’’Plogoffistes’’, ont parfois la mémoire courte . Sont pour également , ceux qui privilégient des intérêts cupides : un terrain à vendre, une parcelle convoitée par l’ EDF, un commerce à céder, des opportunistes en tous genres.
Qui est contre ? La population ‘’Plogoffiste’’presque en totalité, la population Capiste dans sa plus grande majorité. Il aurait sans doute été extrêmement simple de faire un référendum dans les communes concernées (constitutionnel ou pas), mais la peur du verdict a privilégié l’absence d’initiative dans ce domaine. Et ce sont les forces politiques de gauche, tout particulièrement le parti socialiste et les écologistes qui encadrent ce courant de pensée, le parti communiste étant tout d’abord contre le projet de centrale , puis pour. On peut lire à ce sujet le livre de René Pichavant ‘’Les Pierres de la Liberté’’ et ‘’PLOGOFF , la révolte’’déjà cité.
Mais, PLOGOFF, c’est quoi ? Une petite commune du bout du monde, une population inférieure à 2.000 habitants (600 foyers selon R. Pichavant- page 105- faites le compte !!). Autant dire qu’ils n’ont aucune chance face à la machine étatique. Non ! Aucune chance ! L’état et les politiques du moment ont décidé. La centrale se fera, coûte que coûte, avec ses cheminées et ses marmites obèses défiant la Pointe du Raz, démocratiquement bien-sûr, puisqu’il y aura une enquête d’utilité publique, enquête qui ne sert à rien comme celles que l’on continue à faire encore aujourd’hui pour les porcheries. Je n’aurai pas le mauvais goût de parler comme certains d’enquête d’inutilité publique puisqu’il s’agit de la loi, et que la loi c’est la loi !! Le résultat de l’enquête est pourtant connu d’avance, mais il convient de respecter la procédure. PLOGOFF aura sa centrale ! Point final !
‘’T’as qu’à croire mon lapin, comme disait autrefois un de mes amis !! ‘’
Au début de cette rédaction, j’ai parlé des ‘’Marie-Jeanne’’ du Cap. Oui , les femmes ! Rien de plus normal dans un pays de marins, où les femmes sont habituées , voire condamnées à prendre des initiatives et des responsabilités parce que les hommes sont en mer, par tous les temps, au loin, parfois plus près, selon qu’ils sont dans la marine marchande ou à la pêche.
( Curieusement, les femmes sont très peu présentes et même plutôt absentes en politique) ; simple constat ! Elles devraient y réfléchir ) .
Les femmes donc, et un bonhomme exceptionnel, un petit maire de rien du tout qui vit tranquillement sa retraite, au service de sa commune, après avoir servi 25 ans dans la Royale : Jean Marie Kerloch. On ne sert pas 25 ans sous l’uniforme, sans acquérir des éléments de discipline, d’obéissance et de citoyenneté. L’armée apprend à obéir, je me porte garant de cette affirmation et on me prêtera peut-être quelque compétence en la matière. Pour autant, on n’est jamais obligé de vendre son âme au diable.
Je ne résidais pas en Cap-sizun à l’époque. Pourtant, je me suis senti solidaire de ceux qui osaient affronter le pouvoir, non par goût de la contradiction ou du défi, mais tout simplement par respect de la terre de mes ancêtres. Je deviendrai donc propriétaire à PLOGOFF, le 12 octobre 1980, quand il n’y avait plus d’espoir, en acquérant pour la somme de cent francs à l’époque, une action au groupement foncier agricole.. Le reçu de mon versement porte le numéro 4212, et il est signé par Madame Amélie Kerloch .
Selon un autre ouvrage ‘’Femmes de PLOGOFF’’, par Renée Conan et Annie Laurent (page 124), le groupement foncier agricole a été crée en 1978. Il regroupe en 1980, 5493 personnes en France et à l’étranger, qui ont signé une ou plusieurs parts au GFA, pièce maîtresse de la lutte antinucléaire puisqu’il est situé sur 60 hectares du site, rendant ainsi toute expropriation difficile, pour ne pas dire impossible. Je constate, à la lecture de ces chiffres, que après moi, 1281 personnes sont devenues actionnaires au GFA entre les mois d’octobre et novembre 1980, alors que l’enquête publique avait lieu du 31 janvier à la mi-mars 1980 . Comportement de desperados des souscripteurs peut-être, mais incontestablement signe de refus. La première assemblée générale du GFA a eu lieu le samedi 6 décembre 1980, à 20 heures 30, salle de ‘’La Ville d’YS’’ à la Baie des Trépassés, chez mon cousin et parrain Fanch Barbéoch, qui avait pris la suite de sa mère : ma tante Marie-Jeanne, un bien joli nom !!
Les commissaires enquêteurs, chargés de rédiger le rapport d’enquête se nomment Amiral Georgelin, Commandant Nédélec.Bien entendu, ils vont rédiger un rapport favorable à 100 %.
Les péripéries et grands évènements de l’enquête ont été remarquablement décrits dans les ouvrages cités en référence. Je n’y reviendrai pas, il suffit de les consulter. Par contre je crois pouvoir dire qu’une petite population du bout du monde a su mobiliser l’opinion publique, médiatiser l’événement, et se mobiliser elle-même, n’hésitant pas à affronter les forces de l’ordre qui ont dans cette affaire, fait office de bouc émissaire puisqu’elles représentaient la loi, et que ‘’force doit rester à la loi’’ car elle est la loi . Mais, à propos des forces de l’ordre et uniquement par souci de respecter une terminologie correcte, sans vouloir jouer sur les mots, je considère que l’appellation est impropre dans le cas de PLOGOFF. En effet pour qu’il y ait engagement des forces de l’ordre , il faut qu’il y ait préalablement désordre, vandalisme, émeute ou insurrection par exemple. Ce n’était pas le cas à PLOGOFF avant les évènements venus d’ailleurs et considérés sur place comme provocateurs. En conséquence, ‘’forces de la légalité’’ me semble mieux convenir ici, car pour ma part, je ne conteste pas et même respecte la légalité qui devrait, condition essentielle, être en toutes circonstances démocratique . D’ailleurs, un des intervenants de l’émission de télévision, ancien responsable du dossier PLOGOFF à EDF, en l’occurrence Jean Michel Fauvé a parlé de ‘’liturgie républicaine stupide’’. On peut cependant, et à postériori, tirer les enseignements essentiels de ces évènements, à savoir que les protagonistes se sont bien gardés de commettre l’irréparable.

2- L’irréparable n’a jamais été accompli-

Il n’y a pas eu de mort, ni du côté de la population civile, ni du côté des forces de la légalité. Ceci est dû à la valeur de l’encadrement chez les uns comme chez les autres. Certes, il y a eu des affrontements, souvent sévères, mais la discipline a toujours été respectée, et plus particulièrement ce que l’on appelle professionnellement ‘’la discipline de feu’’ chez les gendarmes. Il aurait suffi d’un seul coup de feu, tiré par un simple fusil de chasse manipulé par un provocateur, pour créer la situation de tous les dangers car, il faut savoir que ‘’le feu attire le feu’’. Il est vrai aussi que la responsabilité consiste à donner des armes uniquement à ceux qui sont capables de ne pas s’en servir ou plus exactement de s’en servir, en cas de nécessité, et sur ordre . ( Pour l’anecdote, je ne résiste pas au plaisir de signaler que j’ai détenu, par autorisation administrative, de 1957 à 2003, soit pendant 46 ans, un pistolet automatique qui m’a accompagné dans ma vie professionnelle et ailleurs. Il a été décidé de ne pas renouveler cette autorisation en 2003, pour des raisons qui relèvent peut-être plus du ragot de caniveau nauséabond car mal entretenu, que de la dangerosité du détenteur qui utilise pour exprimer ses idées la plume et non des armes. A moins que je ne sois taxé de sénilité précoce ou de délit de plume !). 
J’ai déjà dit que je m’étais entretenu de PLOGOFF avec celui qui était, à l’époque , le Colonel Charlot, commandant la gendarmerie départementale du Finistère. Son point de vue n’est pas secret, puisque le Colonel, devenu Général, s’est exprimé à la télévision, le 27/5/2000. Je cite :
« La situation n’a jamais été perçue au niveau national pour arrêter l’enquête et remettre en cause la construction de la centrale ».

Il aurait donc fallu arrêter cette enquête, selon l’avis autorisé d’un responsable de premier plan. Ne serait-ce pas là, le point de vue d’un homme de bon sens ? Et pourquoi pas aussi le point de vue de nombreux gendarmes contraints d’exécuter les missions qu’ils reçoivent, parfois même à contre cœur ? Je pose la question ! A chacun sa réponse !
Mais, je dois aussi parler de l’enlèvement d’un gendarme à la sortie d’une boîte de nuit, par des énergumènes. Promené de nuit, ce gendarme a cru sa dernière heure arrivée. Je cite encore le général :
« Cet événement n’a rien à voir avec des mœurs de citoyen républicain et démocrate ».
Encore que la démocratie n’a jamais été respectée à PLOGOFF, puisque la centrale, venant d’en haut, était imposée à ceux d’en bas, qui n’ont jamais été consultés. C’est, pour le moins, une erreur psychologique.

C’est mon point de vue. Les gendarmes sont des militaires qui font leur métier, un métier qui consiste à obéir, parfois dans la grandeur, souvent dans la servitude. Les gens de ma génération ont bien connu la servitude au cours de leur carrière. Le maintien de l’ordre est une mission très difficile. Les forces qui en sont chargées obéissent au pouvoir politique. C’est à ce dernier qu’il faut s’adresser pour exprimer son désaccord, pas à un lampiste qui a commis l’erreur d’aller danser, malgré l’interdiction , laquelle relève d’ailleurs d’un problème de discipline interne.
J’ai recueilli aussi le point de vue du Colonel Deiber, aujourd’hui disparu. Nous avons parlé très librement car nous étions de vieilles connaissances, voisins de chambre à l’école de Saint-Maixent en 1954-1955. Il avait été profondément choqué par certains comportements qu’il jugeait excessifs de la part de la population. Il est vrai que certaines actions ressemblaient au ‘’travail de maquisard’’ (Général Charlot). Mais, se faire caillasser, évoluer dans le lisier, encaisser les insultes et les grossièretés ne sont pas des situations agréables à vivre. Le moindre incident aurait pu devenir très vite un événement dont on aurait mesuré, plus tard la gravité. Cela n’a pas eu lieu, heureusement !

3- L’encadrement a joué son rôle, des deux côtés-

J’ai parlé de la ‘’discipline de feu’’, chez les gendarmes. Mais, il y a eu le même souci de ne pas commettre l’irréparable dans la population tenue en mains et dirigée par le maire et Annie Carval, présidente du comité de défense ;
Y avait-il des armes ? Je n’en sais rien. Je n’y étais pas. Certains propos tenus à la télévision par des acteurs de l’époque n’ont pas été catégoriques. Ni oui, ni non !! Mais, on ne prend pas de risque à dire qu’il y avait forcément des armes de chasse détenues par les chasseurs. Et une arme de chasse peut tuer ou blesser grièvement. Je l’ai vu assez souvent en Algérie. Alors il aurait suffit d’un énergumène ou d’un excité pour…
Donc la population a exprimé son refus de la centrale avec les armes dont elle disposait : cailloux, barrages, lisier etc…sans jamais utiliser d’arme à feu. Il faut cependant imaginer l’état d’esprit des forces de la légalité qui, ne faisant que leur métier, recevaient des projectiles en tous genres, sur des terrains nauséabonds, arrosés de déjections animales, de lisier, de fumier etc…
Les forces de la légalité étaient cantonnées à l’ex petit séminaire de PONT-CROIX . J’ai déjà cité dans un chapitre précédent (religions), le Père Gusti Hervé qui fut le porte parole de l’évêque : Monseigneur Barbu. L’évêché a démenti (Pichavant page 51) le projet d’occupation du séminaire, mais l’occupation s’est tout de même effectuée.
« Nous avons été obligés par la loi sur réquisition » explique l’évêque (Pichavant page 85).
Alliance rescellée du sabre et du goupillon, toujours selon Pichavant. Résultat : les anciens élèves du collège Saint Vincent de PONT-CROIX, c’est à dire du petit séminaire, et parmi eux des prêtres, ont protesté dans un communiqué contre l’occupation de l’établissement,
s’indignant de voir « traiter en émeutiers et dangereux terroristes, ceux qui ont le seul tort de vouloir s’opposer à la procédure d’une enquête publique, au nom de leurs intérêts de paysans, de marins-pêcheurs, d’hommes et de femmes du peuple » (Pichavant page 181). Il faut citer aussi la prise de position des médecins, des pharmaciens, vétérinaires, dentistes, infirmiers, infirmières qui , unanimement dénoncent les risques de l’implantation prévue. Et les marins-pêcheurs d’AUDIERNE qui votent contre. Les médecins défilent (70 au total d’après Pichavant), les anciens combattants, décorations pendantes aussi. Un comble ! Les anciens militaires qui manifestent leur opposition aux gendarmes, militaires eux aussi ! Ubu, caricature bouffonne de la stupidité bourgeoise , ou Kafka, désespoir de l’homme devant l’absurdité de l’existence. A chacun son propre choix !!

4- 1981 : François Mitterand est élu Président de la République –

Disons plus simplement que l’on a créé à PLOGOFF une situation grotesque , consistant à imposer à une population pacifique, quelque chose dont elle ne veut pas. L’état est le plus fort. Le décret d’utilité publique est signé par le premier ministre Raymond Barre, le 2 décembre 1980 (confirmé au conseil d’état). 1981 arrive .Elections présidentielles :

François Mitterand est élu Président de la République, le 10 mai 1981,

Au 2 ème tour, avec 51,75 % des suffrages, battant Monsieur Giscard d’Estaing. Au cours de la campagne, Monsieur Mitterand avait déclaré, le 10 avril 1981, à BREST :
« PLOGOFF ne figure pas dans mon plan nucléaire. J’entends terminer les centrales en construction, mais je n’entends pas mettre en œuvre celles qui ne le sont pas »
Ces propos ont été publiés dans tous les quotidiens de France, exemple ‘’La Montagne’’, journal de l’Auvergne, et d’autres. Le 8 mai 1981, au cours du débat télévisé l’opposant à Monsieur Giscard d’Estaing, Monsieur Mitterand prône la diversification des sources d’énergie. Le 26 mai : 2 parlementaires, 17 conseillers généraux, 350 maires ou conseillers municipaux écrivent à François Mitterand . Le 28 mai Louis Le Pensec, ministre de la mer, et Georges Lemoine , secrétaire d’état chargé de l’énergie, annoncent l’abandon du projet de PLOGOFF. J’étais en Auvergne. J’ai embrassé ma femme. Merci Grand Louis !! (Le Pensec).
Le 28 juin, 30.000 personnes fêtent la victoire à PLOGOFF. La centrale ne se fera pas . OUF !! Nous l’avons échappé belle !!

5- Epilogue-

On peut épiloguer. Que se serait-il passé si la centrale s’était faite ? Je ne suis pas devin et je ne lis pas dans le marc de café. Je me contente de remercier le ciel et Monsieur Mitterand puisqu’elle ne s’est pas faite. Bien-sûr , on peut polémiquer. J’ai sous les yeux une lettre écrite le 26 janvier 1988 par une association politique locale (devinez laquelle) et adressée au Président de la République. Dans un charabia indéchiffrable, qu’il a sans doute été le seul à comprendre, le rédacteur mélange l’élevage des moutons du Larzac aux éoliennes et les plantes médicinales aux quotas laitiers de Monsieur Rocard et aux problèmes de la marine marchande. Plus loin on lit encore : PLOGOFF vit, mais le Cap crève, et les enfants du Cap sont une race en voie de disparition. Polémique sans aucun doute , et qui plus est d’une rédaction aussi douteuse que primaire et insolente.
Polémique aussi , le lecteur de PRIMELIN qui fait publier dans le ‘’Télégramme de Brest’’ du 12-6-2001 : PLOGOFF, une victoire pour qui ? Passons ! A toutes ces polémiques, je préfère un article publié dans le quotidien ‘’La Montagne ‘’de Clermont-Ferrand, le 11 avril 1980. Je cite textuellement :
« La vérité, c’est tout simplement qu’il est criminellement stupide de vouloir construire une centrale sur un site qui non seulement est l’un des plus visités de France, donc une source de devises non négligeable, mais encore le symbole du paysage breton. La Pointe du Raz doit être protégée contre les technocrates des implantations nucléaires pour une simple raison de principe : on ne peut défigurer ce site, à peine de voir demain des centrales s’installer dans dans les plus beaux paysages du reste de la France, forte de ce précédent. La réaction des Bretons est donc là purement de bon sens. Reste à savoir si l’intérêt qui consiste à garder intacte la Pointe du Raz, est compatible avec le royaume d’EDF qui ne veut ni refaire ses études, ni comprendre que les ruines de la centrale resteraient durant des millénaires près de la Pointe du Raz, alors que le nucléaire serait depuis longtemps abandonné ».

Merci les Auvergnats ! Vous avez tout compris dans votre belle région , fief du Président de la République en exercice , lorsque cet article est paru. Le quotidien ‘’La Montagne’’ est un journal d’information, comparable à nos journaux locaux, pas particulièrement engagé en direction du ‘’pro ceci ou anti cela’’. Un journal modéré tout simplement !
Certes, en Auvergne, comme ailleurs, des réunions d’information ont été organisées à partir de PLOGOFF. Ceci est aussi la preuve de l’organisation pacifique de la lutte, étendue au plan national et même au delà. (Jean Moalic a animé une réunion salle Gaillard à Clermont Ferrand le 16 avril 1980, soit 5 jours après la parution de l’article ci-dessus, devant un nombreux public. Je rappelle que Jean Moalic a été président du GFA) .
Merci l’Auvergnat ! Plagions Brassens, et son Auvergnat qui tend la main :
« Elle est à toi cette chanson, toi l’Auvergnat qui sans façons….. »
Mais, je l’ai dit, la polémique est stérile. Aujourd’hui, les éoliennes de GOULIEN font un pied de nez à la centrale. Les Plogoffistes ont gagné. Les dieux étaient avec eux. La politique aussi . Ils s’en souviennent.
Mais, qui pourra expliquer que ce qui était bon pour une centrale hier, est aujourd’hui propriété du conservatoire du littoral, et que la Pointe du Raz est classée grand site national, ce qui est tant mieux, sans aucun doute ! Mais , où est la cohérence du raisonnement ? Hier, bon pour une centrale, des tonnes de béton, des bonbonnes prétendues invisibles, des pylones… j’en passe. Cela se serait traduit par une fuite des touristes vers des cieux plus cléments. Aujourd’hui, interdiction de déplacer un caillou (sauf quand ils servent de munitions), sans l’aval des bâtiments de France. Qui peut expliquer ? Les élections ont très certainement du bon quand elles redressent le tir pour éviter des catastrophes. Evidemment , le contraire est également vrai. Mais , ceci est un autre problème .
En attendant, VIVE PLOGOFF, qui a montré la voie et sauvé l’honneur du Cap !!
Mais, je ne veux pas clore ce chapitre sans évoquer quelques uns des propos tenus par d’autres, tous plus savoureux les uns que les autres.
René Pichavant tout d’abord, qui parle de « mairedaillons », d’un député « omnichiant » (j’ai cherché au Larousse, je n’ai pas trouvé ; il fallait l’inventer), qui cultive sur son strapontin l’art de parler pour ne rien dire et d’enfoncer les portes ouvertes (Oh, Ma Doué !). Il parle aussi du racisme sous prétexte, ‘’exact’’, que le mot ‘’bicot’’ est parfois utilisé. Puisque c’est exact, ce n’est plus un prétexte. A croire qu’à PLOGOFF, on n’avait pas envie de voir arriver la maison ‘’BOUYGUES’’, et son cortège de ‘’gens venus d’ailleurs’’.
Un peu plus loin (page 84), il parle des ‘’Pecquenots du Cap-Sizun’’. Fais gaffe René ! Tu es des nôtres, sans quoi, le pecquenot que je suis, communément appelé ‘’Plouc’’ en dehors des frontières capistes, te dirait…Non, il ne te dit rien puisque tu as bien écrit ! Après tout, l’Audiernais que je suis aussi a tout lieu de se réjouir puisque le conseil municipal d’AUDIERNE (à l’époque), a voté contre, puis renouvelé son opposition à la centrale. Il y avait sans doute quelques élus locaux de bon sens à l’époque. Plus tard, certains soi-disant responsables, de quoi, on se le demande , ont pu tenir des propos excessifs voire extravagants, mélangeant la marée noire du Tanio et les combats de PLOGOFF, en condamnant les « irresponsables qui combattent à priori et avec violence les nouvelles possibilités de développement énergétique qui sont proposées aux bretons, notamment dans le Sud-Finistère ».
Je serais curieux de connaître l ‘expérience de ce rigolo qui parle avec tant d’assurance du combat, et qui n’a pas signé son propos puisqu’il s’est exprimé au nom d’un secrétariat. Pour ma part, n’ayant pas de secrétariat, je parle en mon nom personnel et je signe Je serais également curieux de savoir ce qu’il connaît du Cap-Sizun. Chiche qu’il n’est pas capable de me conduire à Poulmoztrec’h (Poulmostrée) ou à Toul Ar marc’h Du. On a le droit de parler de ce que l’on connaît et pour le reste, mieux vaut se taire. D’abord, il n’y a pas eu de combat à PLOGOFF, mais une lutte à armes inégales puisque l’argument de base utilisé par les Capistes pour leur défense contre une troupe en armes, à l’intérieur des limites administratives de leur commune, était le caillou, ‘’ar maen,’’ qui pousse chez nous, à profusion . Ceci simplifie les problèmes logistiques de stockage et de ravitaillement Je répète que les Capistes étaient tout de même chez eux, sur la terre qui les a vu naître et que la centrale venait à eux, par ‘’forces de la légalité interposées’’, alors qu’ils n’étaient pas demandeurs en la matière. Le ‘’ soi-disant combat’’ venait les chercher. Le soi-disant combat violent contre les nouvelles possibilités de développement énergétique, opposant les forces de la légalité aux plogoffistes n’a jamais eu lieu en dehors de la commune, hormis quelques barrages de routes, sous la forme d’ouvrages statiques destinés à ralentir la progression des véhicules jugés indésirables. Les Plogoffistes n’avaient pas besoin de sortir de leurs frontières si l’on peut dire car les éléments de l’affrontement venaient d’ailleurs pour les rencontrer chez eux. Ce n’est pas un combat, mais plutôt une agression sur ordre et organisée en conséquence.
René Pichavant a raison quand il parle de « réaction viscérale des gens de PLOGOFF,celle d’un peuple qui a su depuis longtemps résister au roc, au vent et à la mer, un peuple qui sait que la nature elle aussi exige des sacrifices, mais des sacrifices qui les maintiennent en vie… ».
Bel intermède aussi à GOULIEN, ! Tiens ! Tiens ! Le pays de mes racines !! Bel enterrement !
« Ci-git GOULIEN mort d’avoir voulu vivre »
Gast !! Voilà au moins qui n’est pas parler pour ne rien dire !!
Merci au prêtre d’occasion, Yves Rozec, ancien séminariste pour ne pas le nommer, aujourd’hui adjoint au maire de sa commune. Christian Pelras a parfaitement décrit la cérémonie. Il fait aussi remarquer par ailleurs que, (page 437), je cite :
« Les anciens partisans de la centrale nucléaire, peut-être un peu mal à l’aise pour défendre une position qui a maintenant mauvaise presse, disent plutôt d’eux-mêmes qu’ils n’étaient ni pour ni contre ».
Ils étaient sans doute du côté d’où vient le vent, vent qui souffle aujourd’hui dans les éoliennes, faisant coucou et même un bras, dont on dit parfois qu’il peut être d’honneur, à la centrale. Dans le cas particulier , disons plutôt une ‘’pale d’honneur ‘’!! Merci à vous ‘’GAOLEJENN GOULIEN ( crâneurs), et même aux autres, les ‘’PLOUKED BEUZEC’’ (ploucs), les ‘’KOLOCHISTROU ESQUIBIEN’’ (maniérés), les ‘’POLOSERIEN PRIMEL’’ (mangeurs de prunes), les ‘’POCHOU GWINIZ KLEDEN’’ (sacs de blé), les ‘’POCHOU KRANKED PLOUGON’’ (sacs de crabes). Un ‘’Retourné au Pays’’ qui est des vôtres , peut se permettre ce vocabulaire, en termes affectueux. L’affaire de PLOGOFF appartient à notre histoire . Dommage que l’on ne sache pas toujours s’en souvenir ; en tous cas , pas assez, puisqu’elle a tout de même servi de tremplin à quelques arrivistes « guettant quelques profits, quelques prébendes, quelque utilisation de leur connivence, voire quelques honneurs, ces hochets de vanité ». ( Pichavant , page 272 ). Gageons que la course aux ’’bananes’’, vocabulaire militaire pour désigner les décorations, va se poursuivre par tous ceux qui, guettant la moindre brise venant par tribord amures ou par ailleurs, sont plus soucieux de présenter en toutes circontances leur meilleur profil aux indiscrètes caméras de la médiatisation , que de se consacrer à leur mission.
Mais, pour clore ce chapître, je voudrais citer un maître dont personne ne contestera l’autorité. Voici ce qu’écrit Per- Jakez Hélias, (auteur du cheval d’orgueil) :
« et tout le monde s’étonne douloureusement à chaque révolte qui éclate, parce qu’on n’a pas pris soin de comprendre les gens. Ne pas comprendre les politiques, ce n’est pas grave. Ils ne tiennent pas tellement à être compris mais élus. Elus et ensuite obéis. Et s’ils n’obtiennent pas l’obéissance, ils ne se font pas scrupule de changer ce qu’ils appellent leur projet de société. Mais, auparavant, il leur arrive d’envoyer la garde prétorienne pour intimider l’électeur qui outrepasse son droit d’urne. Votez, nous ferons le reste.
L’électeur, lui n’a pas confiance…Voilà ce qu’il dit l’habitant de 2 ème classe »
.
Sans commentaire !!
Mais, en tant que connaisseur en matériel militaire, je pense aussi pouvoir parler des moyens utilisés à PLOGOFF par les forces de la légalité, puisqu’il s’agit des moyens en dotation dans les unités à mon époque. Je veux parler des grenades. René Pichavant parle des grenades au bromacétate d’éthyle qui rend aveugle. J’avoue ne pas connaître ce matériel. Il s’agit peut-être de grenades lacrymogènes qui sont des moyens spécifiques au maintien de l’ordre et qui provoquent une irritation des yeux et des larmes abondantes. Leur effet est limité dans le temps. Les militaires de mon époque n’étaient généralement pas engagés pour faire pleurer immédiatement et ne connaissaient donc pas ce matériel. J’ai eu l’occason de participer au ‘’maintien de l’ordre’’ en milieu urbain, dans des situations exceptionnelles, sans disposer de ce type d’engins. Je ne peux donc parler que des grenades à main classiques qui se classent en 2 catégories : les offensives et les défensives.
Les défensives, dites quadrillées, sont destinées à tuer. Le corps en fonte se fragmente à l’explosion en une multitude d’éclats meurtriers. Elles n’ont bien entendu pas été utilisées à PLOGOFF, car sinon aujourd’hui, on compterait encore les morts.
Les offensives sont constituées d’un corps en tôle fine contenant une petite quantité d’explosif genre TNT. Elles sont utilisées dans la phase offensive du combat (quand il y a combat), pour neutraliser l’adversaire avant l’assaut. Elles neutralisent comment ? Par effet de souffle qui surtout abasourdit ou assomme légèrement celui qui le reçoit, et lui fait perdre ses réflexes agressifs, sans le tuer ni le blesser gravement, ce qui permet sa capture éventuelle. La seule projection dangereuse est le bouchon allumeur qui, reçu dans un œil peut blesser assez sérieusement. Cette grenade n’est pas dangereuse en tant que telle, sauf si elle explose dans la main. Elle peut alors arracher plusieurs doigts, voire la main entière.
Ce dernier type de grenades a-t’-il été utilisé à PLOGOFF ? Le général Charlot dit non. Le Lieutenant Vergès dit oui (cf, émission de télévision du 27/5/2000).Je laisse à chacun son point de vue et la responsabilité de ses affirmations, pour dire bravo à tous les responsables civils, militaires, puisque tout est bien qui finit bien : il n’y a pas eu de mort, ni civil, ni militaire. Pas de centrale non plus d’ailleurs, et c’est tant mieux !!
Mais rien ne dit qu’il n’y en aurait pas eu si les élections présidentielles de 1981 avaient connu un résultat différent. Nous nous serions trouvés devant un cas de figure de centrale imposée à une population qui n’en veut pas . Et là, Dieu seul le sait !!
Mais, PLOGOFF a fait école. 21 ans après, MILIZAC : VAL OUEST. Les Bretons connaissent. L’usine géante de traitement de lisier envisagée à MILIZAC contre l’opinion de la population, finalement refusée par les autorités. Plus près de nous, en Bigoudénie, PLOMEUR. Un referendum organisé par une municipalité malgré l’avis défavorable des instances de tutelle pour connaître l’avis des électeurs sur un projet routier. Et sûrement bien d’autres exemples !! Oui, PLOGOFF a fait école. J’y reviendrai dans un chapitre consacré à la politique, sujet qu’il faudra bien aborder un peu plus loin.
Pour terminer, parlons du racisme précédemment cité. Le livre ‘’Femmes de PLOGOFF’’ y fait allusion :
Page 43 : il y aura beaucoup d’étrangers, vous savez bien que ce n’est pas une vie normale
Page 121 : 200 entreprises qui viennent travailler à PLOGOFF. On n’admettra jamais çà. Voir des étrangers venir chez nous ! Pendant que nos hommes vont travailler ailleurs…
Christian Pelras, quant à lui, écrit :
Page 315 : Les non-Capistes sont moins qu’autrefois sentis comme des étrangers, bien que ce sentiment soit encore vivant…La personnalité capiste n’est pas morte. Elle survivra même sans doute encore assez longtemps
Page 415 : entre les habitants originels et les néo-résidents, ou les résidents secondaires, il y a parfois dans les villages des frictions dûes à des différences de mentalités et d’habitudes ; ces différences existent d’ailleurs aussi avec des personnes nées à GOULIEN et revenues y vivre après leur retraite……Ce qui frappe les ‘’retournés au pays’’, c’est la différence de mentalité.
Bien vu, Monsieur Pelras, bien que vous ne donniez pas toute l’explication. Il faut savoir, en effet, et je l’ai déjà dit, que si l’opinion publique locale ne pardonne pas l’échec à ceux qui se sont exilés, elle ne pardonne pas davantage la réussite à ceux qui reviennent , accusés de rapporter dans leur bagages le mépris de ceux qui sont restés. En fait, il s’agit sans doute et tout simplement de comportements très courants, consistant à regarder le train de vie du voisin, avec parfois une certaine amertume dont la source se situe au niveau des péchés capitaux tel l’envie (jalousie). Rien que de très ordinaire en somme, tant qu’il n’y a pas exacerbation, ni d’un bord ni d’un autre.
La mot de la fin sera réservé à Henri Goardon, page 81 :
« Jusqu’en 1914, les Capistes étaient de terribles ‘’racistes’’, tous ceux qui n’étaient pas du Cap étaient appelés ‘’étrangers’’ » .
Les choses ont-elles chang é ? Qui peut le prouver ? Aujourd’hui, on dit ‘’touriste’’, avec un petit sourire, un petit air de supériorité. Cela ne va pas plus loin, tant que le nouveau venu se montre respectueux du contexte et des gens, et surtout de notre bel environnement. Dans le cas contraire… !!!
Voilà ce qu’il n’est peut-être pas inutile de savoir sur le Cap pour comprendre. Comprendre le Cap, comprendre PLOGOFF et pourquoi PLOGOFF ! Ce fut une erreur psychologique monumentale commise à l’égard d’une population pacifique qui ne demandait qu’à le rester. Cette population a su allumer la flamme du Cap. Cette flamme fait partie de notre histoire, de notre patrimoine et de notre mémoire. Aujourd’hui, PLOGOFF a retrouvé son calme mais,
PASSANT, SOUVIENS TOI !!
Car ils et elles n’ont rien oublié !!!

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A Suivre Ma Bro Ar C'Hap Gwechall suite 18

 (La goémon -Le chateau de Locquéran)

 

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