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Bonjour à vous- Bonjour déoc'h

Sell Ta !! Regarde

 

 Brao an traou ganeomp ! Les choses sont belles avec nous

 

 

 

 

Kenavo !!

 

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3 novembre 2013 7 03 /11 /novembre /2013 15:49

 

Ma Bro: Ar C'hap

Mon Pays: Le Cap-Sizun

Gwechall

Autrefois

 

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Ce livre est dédié

A tous les ''Tadou Koz'' vieux pères

- qui nous ont fait ce que nous sommes

- et sans lesquels nous ne serions rien

Ici ou ailleurs, ils se reconnaîtront

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Dalc'h sonj o Breiz-Izel, eus ar re goz

(souviens toi o Bretagne des Anciens)

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Oceano Nox

Oh, combien de marins , combien de capitaines

Qui sont partis joyeux pour des courses lointaines

Dans ce morne horizon se sont évanouis !

Combien ont disparu, dure et triste fortune

Dans une mer sans fond, par une nuit sans lune,

Sous l'aveugle océan, à jamais enfouis

 

Et quand la tombe enfin a fermé leurs paupières

Rien ne sait plus vos noms, pas même une humble pierre

Dans l'étroit cimetière où l'écho nous répond

Pas même un saule vert qui s'effeuille à l'automne

Pas même la chanson naïve et monotone

Que chante un mendiant à l'angle du vieux port

 

Où sont-ils les marins sombrés dans les nuits noires

O flots, que vous savez de lugubres histoires !

Flots profonds, redoutés des mères à genoux

Vous vous les racontez en montant les marées

Et c'est ce qui fait ces voix désespérées

Que vous avez le soir quand vous venez vers nous

Victor Hugo

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''Eh, la France, ton café fout le camp''

Tel fut le cri du coeur, poussé par Marie-Jeanne, un soir, au bivouac, à la tombée de la nuit. Par son prénom bien de chez nous, Marie-Jeanne aurait pu être ''Une du Cap''. L'histoire en a décidé autrement, puisque Becu Marie-Jeanne est née à Vaucouleurs dans la Meuse, le 19 août 1743, d'une mère couturière et d'un père moine, à moins qu'il ne fut gendarme ou percepteur.

Plus connue sous le nom de ''Comtesse du Barry', Marie-Jeanne est devenue célèbre d'abord comme maîtresse du roi Louis XV, puis par l'expression historique:

''Eh, la France, ton café fout le camp''

Pour l'anecdote, disons que la ''Maîtresse-Comtesse'' s'adressait tout bonnement à la cantinière qui, courant le guilledou, avait oublié de surveiller la marmite de café, sur le feu de bois, laissant déborder la royale boisson. Seulement voilà! La cantinière se prénommait France !!

Le café vagabond de Madame du Barry venait de passer à la postérité

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( Ci dessus: inauguration de la stèle à la mémoire des combattants de Diên Biên Phù à Coëtquidan, le 8 avril 2006. Malgré nos efforts, nous n'avons pu trouver une photo datant du temps de Louis XV. La photographie n'était peut-être pas inventée)

''Eh, Marie-Jeanne, ton Cap fout le camp''

C'est par cette phrase que j'ai envie d'interpeller, en m'adressant à une autre Marie-Jeanne, une du Cap, une ''Capenn Vihen'' (petite femme du Cap portant la coiffe) ou une "Capenn Braz'' (grande femme du Cap), peu importe, une qui parle encore breton (si possible; comprendre serait déjà mieux que rien) et ne s'en laisse pas conter comme celles qui autrefois et même encore hier, osèrent défier la force pour défendre ce qu'elles estimaient être leur terre et leur patrimoine, hérités de leurs ancêtres:

Le Cap

KENTOH NI A VARVO DIT LE CANTIQUE

PLUTÔT NOUS MOURRONS

Oui Marie-Jeanne, tu as raison, ''Le Cap fout le camp''

et il est temps d'en parler

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Préambule

1- En guise d'avertissement . Rien ne m'a paru plus approprié pour présenter ce qui va suivre que cette phrase écrite à Paris le 10 mai 1948, par un audiernais né en 1874, devenu officier Général après une brillante carrière militaire, plus particulièrement au cours de la première guerre mondiale. Le Général Cotten, puisqu'il s'agit de lui, avait accepté de préfacer un livre ''hors commerce'', écrit par un autre audiernais très connu, son ami. Voici ce qu'il écrivait, à propos de la politique:

''Nous étions d'accord (il s'agit de son ami et lui-même) pour constater qu'elle est plus destructive que constructive, que les luttes entre les partis sont stériles, qu'il s'agit pour les meneurs de s'emparer de l'assiette au beurre en jetant aux électeurs la viande creuse des belles promesses''.

J'ai pu accéder à ce texte de diffusion très limitée (il ne figure que dans les bibliothèques privées), grâce à des amis que je ne citerai pas. Ils se reconnaîtront. Qu'ils en soient remerciés

Le Général a écrit ces lignes à l'âge de 74 ans, âge auquel l'expérience et la sagesse ont enlevé toute velléité de pouvoir, pouvoir qui, soit dit en passant, n'avait pas dû lui faire défaut durant sa longue vie professionnelle. J'aurai bientôt 76 ans. Après avoir connu les responsabilités du commandement, j'ai eu à vivre à la guerre les circonstances très particulières du combat d'infanterie qui mettent l'homme face à lui-même , devant ses subordonnés. Autant dire que je n'ai aucune ambition de conquête ou de pouvoir.

Le Général, tout comme son ami, l'ingénieur des ''Arts et Métiers'', avait réussi sa vie professionnelle. L'un et l'autre n'avaient rien à prouver, pas plus qu'ils n'étaient à la recherche d'une dimension sociale, d'une notabilité quelconque, puisqu'ils étaient naturellement notables ( ce qui n'est pas mon cas car je tiens trop à la modestie de mes origines). Simple appréciation personnelle bien entendu, simple constat de faits vieux de 58 ans.

L'histoire est un perpétuel recommencement

(d'après Thucydide, historien grec)

Elle est aussi la science du malheur des hommes

(Raymond Queneau, écrivan français:1903-1976)

A l'heure où, de plus en plus de clignotants sont en train de passer au rouge dans ce merveilleux Cap-Sizun, pays de mes racines profondes, où j'ai vécu 2 tranches de vie de plus de 20 années, séparées par 33 années de travailleur émigré dans l'hexagone et outre-mer, j'ai estimé opportun voire nécessaire, avec tout de même l'ambition de chercher à être utile, d'écrire un texte qui, au-delà des idées personnelles, créera une situation de réflexion. Tout concorde pour dire que l'avenir du Cap ne se présente pas bien. C'est un constat. Ce constat est une conséquence. Toute conséquence a une ou plusieurs causes. Je vais donc tenter d'analyser la situation, en m'appuyant sur des faits, des dates, des livres, des coupures de presse, des témoignages. Je crois utile de préciser qu'il ne s'agit en aucun cas de me faire remarquer ni de me singulariser. J'ai lu avec beaucoup d'intérêt les aventures d'un citoyen d'Elliant qui, après avoir quitté son village à l'âge de 25 ans est revenu dans son pays natal pour publier un livre. Je cite textuellement:

''Pour qui il se prend celui-là (lisez çui-là) comme on le prononce là-bas. Chez eux il s'agit toujours de faire ses preuves. Et quand on revient, on a intérêt d'avoir réussi. On vous accueille, mais on n'en est pas moins l'égal des autres.

(référence: télégramme de Brest du 12-12-2001).

A Qui le dites-vous ??

Je souhaite pour ma part rester dans le gabarit du Capiste moyen, modèle standard et pas du tout hors normes, estampillé NFC, (normes françaises Capistes). Pour autant, il ne me paraît pas nécessaire de passer obligatoirement sous les fourches caudines du ''qu'en dira-t'on'', ni de me soumettre aux ''ragots du torchon'', au lavoir où siège la ''Virago'', brandissant les serpillières venimeuses en animant ''Radio Kaol Moc'h'' (choux à cochons), plus connue sous le nom de ''Radio Kolporte ''ou ''Cloporte''.

Témoigner pour faire réfléchir, et si possible être utile car, comme disait Descartes:

''C'est proprement ne valoir rien que de n'être utile à personne''.

Mais, je ne réussirai pas dans cette ambitieuse entreprise sans bénéficier d'un peu de chance, cette chance qui ne m'a jamais fait défaut aux pires moments de la vie professionnelle. Les choses sont dans l'ordre, et le choix de l'heure de départ ne nous appartient pas.

Saints de mon pays, secourez-moi ! Les Saints de mon pays ne me connaissent pas

(proverbe breton Auguste Brizeux 1850)

 

 

Mais si, ils me connaissent, et même très bien. Ils m'ont déjà trouvé quelques complaisances et même complicités à Audierne, dans le Cap, à Quimper, dans les administrations, certaines mairies, et surtout chez ceux qui, dès qu'ils ont eu connaissance de mon projet, m'ont procuré des livres ou des archives, souvent personnelles. Je pense avoir bénéficié de documents rares, originaux, et même parfois inconnus. Pour être complet, j'ajoute que j'ai beaucoup utilisé ''internet'' pour lire la presse nationale, les documents de l'INSEE (institut national de la statistique et des études économiques), et bien d'autres choses.

J'exprime donc mes remerciements à tous ceux qui m'ont aidé, en mon nom personnel bien-sûr, mais surtout au nom de ce Cap-Sizun que nous aimons, et qui pourtant va peut-être mourir sans un sursaut de dernière heure. Ensemble, nous allons tenter de retarder '' l'Extrême Onction '', de différer la veillée funèbre, en chantant ce couplet écrit par l'Abbé Yves Kersaudy, natif de Landrer en Plogoff, en 1871:

Da neomp-ni n'eus ket paleziou.....Chez nous il n'y a pas de palais

N'ez euz na menez na koadou.....Il n'y a ni montagne ni bois

Mez, ni hon eus reier ar mor don.....mais nous avons les récifs de la mer profonde

Beg ar Raz, Boe an anaon.....la Pointe du Raz, la Baie des Trépassés

Un dremwel henvel n'ez eus ket.....Il n'existe pas de pareil horizon

Evel ar C'hap n'eus bro ebet.....Il n'y a pas de pays comme le Cap

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Aide-toi, le ciel t'aidera !!

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2-Avant-propos: les motivations de l'auteur-

L'écriture, un métier à risques ! Aventure encore plus risquée quand on envisage d'écrire sur son pays natal, quelles que soient les motivations, les raisons, les mobiles, sans chercher à faire plaisir, à courtiser ou à encenser qui que ce soit. Il convient donc, d'entrée, d'informer le lecteur pour éviter toute erreur d'interprétation. Trois considérations majeures sont à l'origine de mon initiative:

21: la première: Les résultats du dernier recensement. Le Cap-Sizun, autrement dit le canton de Pont-Croix, détient le record absolu en Bretagne, de la perte de population entre 2 recensements: 11,33%. Généralement, dans le domaine sportif par exemple, un record se prépare et se mérite. Dans ce cas, le nouveau champion sportif est adulé, récompensé, parfois même décoré, ainsi que tous ceux qui ayant contribué à la préparation et à la réalisation du record, partagent la gloire qui en découle. Bravo! Félicitations.

Que se passe-t'il dans le cas contraire d'un triste record, de la lanterne rouge ? Je me suis posé la question. J'ai cherché les réponses.

22- la deuxième: On a beaucoup écrit sur le Cap-Sizun. des auteurs talentueux, de toutes origines, de qualifications diverses, ont laissé une oeuvre abondante et variée. J'ai à peu près tout consulté. Un ouvrage récent, de très grande qualité, intitulé:

Goulien, commune bretonne du Cap-Sizun

écrit par un ethnologue, Christian Pelras, a peut-être joué le rôle de déclic pour ce qui me concerne. Je lis à la page 20:

'' une étude préalable poussée de la langue bretonne s'avère indispensable''

et un peu plus haut:

'' Nul doute que je n'aie laissé passer ainsi bien des informations capitales''.

La même remarque a été faite par un autre ethnologue à Plozévet: Edgar Morin, auteur de ''La métamorphose de Plodémet''. Le quotidien ''Le Monde'', dans son édition du 1er octobre 2002 écrit ce qui suit:

"Les chercheurs sont passés à côté, pas seulement parce qu'ils ne parlaient pas breton, mais par méconnaissance de cette réalité......Il était impossible d'accéder au fond des choses car on ne connaissait pas la langue......Des gens ont parlé en breton parce qu'ils savaient qu'ils ne seraient pas compris".

 

 

 

(Ici finit la Bigoudénie, lit-on sur la statue réalisée par le sculpteur René Quillivic à Pors-Poulhan en Plouhinec. C'est donc là aussi que commence le Cap-Sizun)

Les scientifiques font un constat: connaissance de la langue indispensable pour comprendre et expliquer les choses. Or, cette langue, je la parle, sans prétention, la lis moyennement, l'écris avec des fautes, et l'ai beaucoup entendue et même pratiquée dans ma jeunesse, quand j'exerçais toutes sortes de métiers plus ou moins de mon âge, et aujourd'hui disparus pour la plupart: garder les vaches, vendre du poisson ( vente ambulante avec une voiture à bras), préparer la glace pour les bateaux de pêche (dans l'entreprise du futur député, manipulation des barres de glace de 25 kilos), ou faire la vaisselle dans les hôtels de la famille. J'oubliais l'apprentissage de l'électricité. Enfant d'une famille plutôt modeste pour ne pas dire pauvre, orphelin de père à l'âge de 11 ans, je n'étais pas un cas unique: les enfants devaient, pour beaucoup d'entre eux, participer à la vie matérielle de la famille, tout au moins pendant les vacances scolaires. Riche expérience de la pauvreté, irremplaçable expérience acquise sur le tas, au contact et à l'école des Anciens, avec les animaux, à l'époque de la charrue. Il faut avoir conduit un attelage de chevaux, et manipulé une charrue ''Brabant'' pour mesurer le poids et la fatigue d'une journée de labour. Le tracteur a changé les choses.

Les Anciens savaient parler autour d'un bol de café, quand la télévision n'existait pas. La culture bretonne était simple, naturelle, vertueuse même, et surtout n'était pas encore victime de l'intoxication télévisuelle plus connue sous le nom d'ABRUTISSEMENT CATHODIQUE. Foi d'ancien électricien.

J'ajoute d'emblée que l'étude du Cap-Sizun est indissociable de l'étude de la religion, catholique dans le cas particulier. Mon itinéraire personnel m'a amené à côtoyer d'autres religions: le Protestantisme par mon mariage, l'Islam au cours de 7 années en Afrique du Nord (en période dite de guerre), liste non exhaustive puisque comme tout le monde, ou presque, j'ai rencontré des Juifs, des Bouddhistes, et même des athées.

23- la troisième- Des évènements récents: Plogoff, on peut sans doute dire mondialement connu, ont marqué le Cap-Sizun. Le projet de centrale nucléaire prévue à la Pointe du Raz, ou presque, a été annulé par le nouveau Président de la République élu en 1981: Monsieur François Mitterrand. Il se trouve que j'ai côtoyé d'assez près quelques uns des principaux acteurs, et recueilli leurs sentiments:

- Madame A. C.., présidente du comité de défense. Elle est la fille d'un de mes cousins germains, donc ma petite cousine.

-Colonel Jean-Louis D.....: (nominativement cité dans le livre de René Pichavant ''Les pierres de la liberté''. Devenu officier Général, exerçant des responsabilités de niveau national, il m'a rendu visite à Audierne, bien après les évènements, puisque je n'y étais pas à l'époque. Je le connaissais bien (il est décédé). Nous avions suivi ensemble les cours à l'école d'application de l'infanterie de Saint-Maixent , en 1954-1955. Nous étions dans la même brigade; il était mon voisin de chambre. Je l'ai rencontré en 1983 ou 84. Nous avons bavardé, échangé quelques considérations sur Plogoff où il avait assumé le commandement des gendarmes mobiles, lors de l'enquête d'utilité publique. Avis autorisé sans aucun doute, même si je n'étais pas obligé de partager son point de vue sur le fond. Une chose est certaine cependant, il n'avait pas apprécié le comportement des gens de ma race. C'était son problème, pas le mien puisque j'étais et suis toujours solidaire des gens de ma race, ici comme ailleurs.

- Colonel Gérard C......- (devenu Général d'Armée). Aujourd'hui retraité; il commandait à l'époque la gendarmerie du Finistère. Autorité territoriale selon la définition habituelle. Je l'ai rencontré à plusieurs reprises, pour des raisons et dans des circonstances qui, relevant de la vie privée, n'ont pas à être développées ici. Le point de vue de cet officier n'est pas secret, sinon je n'en parlerai pas. Il a été exprimé publiquement à la télévision, lors de l'émission du 27-5-2002. Je considère pour ma part que c'est le point de vue d'un homme de bon sens. Je cite:

" La situation n'a jamais été perçue au plan national pour arrêter l'enquête".

24- Dernière remarque- Je cite encore Christian Pelras (page 17):

"J'ai banni des pages qui suivent le NOUS impersonnel et faussement objectif, au profit d'un JE qui prend ses responsabilités".

J'ai cri devoir en faire autant. JE assume. NOUS peut laisser penser que je suis "plusieurs" et même nombreux. Erreur, je suis seul, devant cette feuille de papier certes, mais pas si seul. Je suis avec tous ceux qui m'ont aidé en me confiant des documents et qui attendent et même espèrent voir aboutir ce projet . Encore Merci. J'ajoute que je n'avancerai rien sans avoir les références écrites. J'ai consulté pour ce faire une volumineuse documentation. Quant à mes idées personnelles, je les écrirai avec mes "tripes" comme on me l'a déjà dit, lors d'une précedente aventure dans l'écriture, car, ce qui compte avant tout c'est:

Le Cap-Sizun.

Pour conclure cette introduction, j'emprunterai à René Pichavant, dans "Les pierres de la liberté", une seule phrase, page 94:

"Ne t'y trompes pas: si Bretons nous sommes, par atavisme, langue et grande fierté aujourd'hui, patriotes étions restés par les leçons de nos maîtres d'école, et les souvenirs de Dixmude".

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Vive le Cap-Sizun

Vive la Pointe du Raz en Cap-Sizun

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Celui qui croyait au ciel

Celui qui n'y croyait pas

Tous deux adoraient la belle

Prisonnière des soldats

Lequel montait à l'échelle

Et lequel guettait en bas

Celui qui croyait au ciel

Celui qui n'y croyait pas

..................................Louis Aragon

(La Rose et le Réséda)

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Première Partie

AR C'HAP GWECHALL

(Le Cap autrefois)

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Présentation et histoire

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1 - carte du Cap-Sizun- à consulter par le lecteur (carte de son choix). recommandée: carte IGN N° 0419 et TOP 25

2- Le Finistère: données numériques: (source internet)

21-Le Finistère (source internet)

C'est donc le bout du monde , puisque le bout de la Bretagne, de la France et même de l'Europe. Le chef-lieu du département est Quimper. Brest, Chateaulin et Morlaix sont les 3 sous -préfectures.

a)- superficie du département. 673000 hectares soit 1,23% du territoire français, et 24,70% du territoire breton. En Km2, 6785 Km2 soit le 23ème rang français

b)- Quelques chiffres. 795 Km de côtes (1100 Km de linéaire côtier), le Finistère est le plus long rivage de France.

260 Kms de de routes nationales - 3383 Kms de routes départementales - 10000 Kms de voies communales.

c)- Agriculture. 11283 exploitations agricoles, ce qui correspond approximativement à 14000 exploitants et conjoints (chiffres à valeur ponctuelle, donné par la chambre d'agriculture, par téléphone le 28/1/2002.

L'agriculture représente 22300 emplois en équivalent temps plein (télégramme de Brest, supplément du 20/4/2000, page 10), ce qui la classe au 3ème rang national. Le pourcentage de ces emplois dans le département est de 9%, soit le double de la moyenne nationale.

d). Mer. 4450 marins recensés (toutes catégories hors militaires)

9000 sous-officiers retraités de la marine nationale (télégramme Brest 19/12/2001). (Cette catégorie de personnes, plus connue sous le nom de "fayots" représente un type sociologique, selon l'expression de Anne Denez Martin, ex présidente de l'association des écrivains bretons, dans son ouvrage "Les ouvrières de la mer", page 99).

e). Population. 852.418 habitants en 1999. 70% de cette population réside en zone côtière. Les étrangers sont peu nombreux: < 1% au lieu de 6% en France.

f) Répartition. 283 communes-54 cantons

Le Cap-Sizun est l'un de ces 54 cantons

22-Le Cap-Sizun: géographie physique

Le Cap-Sizun est donc situé au bout de l'Europe, à l'extrémité ouest de la France. Une vallée principale, peu profonde, orientée ouest-est, depuis la baie des Trépassés jusqu'à la rivière du Goyen, est encadrée par 2 lignes de crêtes qui se jettent dans la mer: une à la Pointe du Raz, l'autre à la Pointe du Van. La partie nord , bordée par la mer en baie de Douarnenez, est constituée de falaises hautes et abruptes, donc dangereuses. Quelques criques de sable, découvertes à marée basse: Le Millier, Pellay, Lesven, Pors Kanapé, Loédec, Théolen, sont parfois utilisées par les vacanciers et les ''indigènes'', généralement bons nageurs ou aventureux. (La plage de Porspiron en Beuzec est accessible à tous les niveaux de marées). L'extrémité ouest de cette partie nord se trouve à la pointe du Van sur laquelle se trouve la chapelle de saintThey. (Van signifie sommet, point culminant d'après Roger Gargadennec). On y trouve également quelques petits ports: Lanvers, Heign Has et Brézellec.

La partie sud est également bordée par la mer (Atlantique), et se caractérise par de grandes étendues de sable entrecoupant les parties rocheuses: Guendrez, Mezperleuch, Kersiny, Audierne-Esquibien, Cabestan (Saint Tugen), le Loch, ainsi que les petits ports de Porz Poulhan, Audierne et Sainte Evette (Edwett), le Loch, plus quelques abris selon les vents: Porz Loubous, Feunteun Aod, Bestrée. A l'extrémité ouest, la pointe du Raz avec son sémaphore et la statue de Notre Dame des Naufragés (Raz signifie détroit, fort courant selon R. Gargadennec). Entre les deux lignes de crêtes, à l'extrémité ouest, la grande et superbe plage de ''Bae an Anaon'', la Baie des Trépassés, un des plus beaux paysages de mon enfance, avec au nord le petit port du Vorlen, au sud, l'embarcadère de Poulmostrée. Ce dernier est peu connu car accessible seulement à pied et non en voiture par voie de terre. Vorlen et Poulmostrée étaient autrefois utilisés par les îliens de Sein, en fonction des vents, lorsqu'une raison urgente imposait de rallier le continent (évacuation d'un malade par exemple). L'hélicoptère a changé la situation d'isolement de l'île de Sein.

Plusieurs communes se répartissen le long de ces faces nord et sud:

- au nord: Beuzec-Cap-Sizun, Goulien et Cleden-Cap-Sizun

- au sud: Plogoff, Primelin, Esquibien, Audierne, Plouhinec,

soit 8 communes sur les façades maritimes. reste à situer 4 communes dont je n'ai pas encore parlé:

Pont-Croix: le chef-lieu de canton, autrefois centre administratif et lieu de foires et marchés. Fief aussi d'un petit séminaire, aujourd'hui sans séminaristes, Pont-Croix se trouve à l'embouchure de la rivière Goyen, au point de rencontre des eaux douces et saumâtres. La marée remonte d'Audierne jusqu'à Pont-Croix, à travers un bel estuaire. Coulant de l'est vers l'ouest, le Goyen prend sa source à Plonéis. Il reçoit avant d'arriver à Pont-Croix, les eaux du ruisseau de Lochrist, lui-même alimenté par le ruisseau de la Yun. La vallée du Cap, entre les deux lignes de crêtes précitées, a donc la même orientation que la vallée du Goyen. Je laisse aux scientifiques le soin d'expliquer ce point.

Mahalon et Confort-Meilars: extrémité ouest du canton de Pont-Croix.

Je n'entrerai pas dans la querelle des limites du Cap-Sizun. Ces deux communes existent. Elles font partie du canton, et de la communauté de communes dite du Cap-Sizun. Elles font donc intégralement partie de cette étude.

Île de Sein: Elle ne fait pas partie de la communauté de communes. je laisse encore aux scientifiques le soin d'expliquer si elle était autrefois rattachée au continent. Je n'entrerai pas non plus dans la querelle de la "ville d'Ys", située ici selon les uns, là-bas selon les autres. D'après le R.P Richard (OMI) , l'île fut habitée bien antérieurement au druidisme gaulois; Elle pourrait à elle seule, faire l'objet d'une étude complète. Comme elle n'a pas de cadastre ni d'impôts locaux, elle ne fait pas partie de la communauté de communes, ni de cette étude qui se limitera donc à 11 communes.

En conclusion de cet exposé géographique, on peut donc dire que le Cap-Sizun et sa communauté de communes, sont une presqu'île, entourée par la mer au nord, à l'ouest et au sud, se terminant à l'est par une limite administrative assez floue, qui a valeur de limite comme toutes les limites et frontières, et dont il faut bien-sûr tenir compte, quand elles ne sont pas obsolètes et entrave au développement économique, voire à l'intérêt général. Je rappelle à ce sujet le terme "Finistérisation" utilisé dans un rapport de la DATAR (délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale), et le propos d'un homme politique connu:

"Belfort doit cesser d'être un Finistère" (télégramme de Brest:12/ 1/2000)

Mais, avant d'aborder l'étude détaillée du Cap, et pour mieux comprendre les choses, il n'est peut-être pas inutile de se pencher un peu sur l'histoire. Les grands évènements forgent le tempérament des individus, et les Capistes ne manquent ni de tempérament ni de références historiques.

Place à l'histoire

Un peu d'histoire

(pour essayer de comprendre )

1- Histoire Ancienne-Préhistoire;

Tout le monde a entendu parler des fouilles entreprises sur le site de "Menez Dregan", commune de Plouhinec. L'association "Ouest Cornouaille Promotion" a publié une brochure à ce sujet:"Sur la trace des premiers hommes". On peut donc s'y reporter pour apprendre tout ce qui a trait à "l'homo-erectus" ou "l'homo sapiens", nos grands ancêtres. Je ne m'y étendrai pas.

Dans son étude sur Goulien, l'ethnologue Christian Pelras note que le type Atlanto-Méditerranéen est très répandu sur nos côtes. Soit, j'accepte pour ma part cette étiquette qui porte le nom de l'océan Atlantique et de la mer Méditerranée. Donc, beaucoup de sel dans mes racines. Il signale aussi que la théorie qui a longtemps prévalu veut que les ancêtres des bretons actuels soient, non pas les anciens Armoricains, mais les Bretons insulaires qui, pour fuir les envahisseurs Anglo-Saxons avaient émigré sur le continent au Vème et VIème siècle. Cette théorie est discutée aujourd'hui, puisque le chanoine Falc'hun considère que la langue bretonne actuelle dérive pour l'essentiel du gaulois.

Daniel Bernard (Cleden-Cap-Sizun-monographie page 19) écrit que ''bien avant l'arrivée des bretons insulaires, le Cap-Sizun a été habité par des peuplades de race et d'origine diverses''. C'est le point de vue du chanoine Falc'hun. Notons tout de même au passage son étude sur l'oppidum de Castel Meur, dont le nom signifie ''grande forteresse''.

Quant aux chercheurs d'Esquibien (Bugale Ar Gannaek), ils écrivent ce qui suit:

- Ier siècle avant Jésus-Christ: la peuplade gauloise qui habite en Armorique s'appelle les OSISMES.

- Vers 850 avant Jésus-Christ: les Celtes s'établissent en Bretagne

- 56 avant Jésus-Christ: les peuples armoricains se soulèvent contre le conquérant romain, sous le commandement des Vénètes. . Les Osismes en font partie.

- 51 avant Jésus-Christ: conquête de la Gaule par Jules César.

- Vers 20 avant Jésus-Christ: de cette époque date le premier réseau routier important.

Deux tronçons de voies romaines desservent cette région:

- de Carhaix à la Pointe du Van, en passant par Douarnenez

- de la Pointe du Raz à Vannes en passant par Pont-Pren.

Je laisse à chacun la responsabilité de ses affirmations, puisque, au fond, c'est le passé lointain, pour citer l'ouvrage édité par "Skol Vreiz": Histoire de la Bretagne et des pays celtiques (page 11):

Les Celtes proviennent des ''Champs d'urnes'', un rameau de la grande famille indo-européenne qui incinérait ses morts pour en placer les cendres dans de grandes urnes, vers 1500 avant notre ère. Du côté de l'occident, GOIDELS (gaéliques) d'abord, Bretons ensuite, Belges enfin, s'établissent à partir du Vème siècle avant Jésus-Christ dans les îles britanniques.

En fait, (page 12) les anciens Celtes, tout comme aujourd'hui le plus grand nombre des Bretons ou des Irlandais , devaient être de taille moyenne, avoir les cheveux châtains et les yeux noisette et ''si l'on veut savoir à quoi ressemblait un gaulois, regardons-nous dans la glace''. Par ailleurs, les Celtes ont le ton menaçant, hautain, tragique; ils ont un sentiment familial et le goût de l'indépendance.

Gast !! (juron breton sans équivalent décent en français). avec tout cela, si je ne sais pas qui je suis et d'où je viens, il me restera à renier Père et Mère !!!

Trève de plaisanterie. Pour comprendre le Cap-Sizun d'aujourd'hui, il n'est peut-être pas nécessaire de commencer les recherches à la Préhistoire. L'époque plus récente qui commence avec le conquérant Jules César et Vercingétorix, jeune noble Arverne (qui fut étranglé dans son cachot) et qui s'étend tout de même sur 2000 ans doit être suffisante. Notre terroir a donc subi les invasions romaines puisqu'on en trouve les traces sur le terrain qui, à l'époque, était peuplé de Celtes. Y-a t'-il eu croisement de sang celte, romain et armoricain ? C'est vraisemblable, et probable, comme dans toutes les conquêtes. A cette époque, les Bretons n'étaient pas encore implantés en Cap-Sizun. Ils résidaient dans l'île de Bretagne, actuelle Grande Bretagne qui, sans entrer dans le détail, fut envahie par les Germains au IVème, Vème et VIème siècles. Cette invasion provoqua l'émigration des Bretons insulaires vers la Gallice en Espagne et vers la Bretagne, donc vers chez nous. Nos ancêtres plus récents seraient donc partis de ce qui est aujourd'hui le Pays de Galles (Wales en anglais-capitale Cardiff), et la longue péninsule constituant l'extrémité sud-ouest de l'Angleterre: Devon, Corwall, Cornouaille anglaise, bien connue des voyageurs et des marins: Plymouth, Falmouth, Cap Lizard etc..

D'après Hyacynthe Le Carguet, percepteur à Audierne de 1880 à 1911, qui a publié en 1916 "Petite chronique de Monsieur Sainct Tugen", (bulletin de la société archéologique du Finistère ), Saint Tugen serait venu d'Angleterre (Bro Saoz). Il note par ailleurs que l'Irlande est le pays des saints.

Le chanoine Perennès (Saint Tugen au Cap-Sizun-1936) quant à lui écrit:

"C'est à la fin du Vème siècle qu'abordèrent en notre pays les Bretons d'Outre Manche, chassés par les Anglo-Saxons. Ils apportèrent avec eux leurs traditions, leur langue, leur foi chrétienne. De pieux missionnaires les accompagnent, qui vont fonder les premières paroisses. Pendant 2 siècles encore, le mouvement d'émigration va continuer et le christianisme se développera en Armorique jusqu'à l'époque de l'invasion normande".

Soit! Mon but n'est pas d'établir la réalité historique de nos origines. simplement d'essayer de comprendre. alors ! Comment nos ancêtres ont-ils traversé la mer ? Peut-être à bord de bateaux de pierre comme celui de Saint Conogan, saint patron de la chapelle de Lescogan. On peut admirer ce "bateau" près de la pointe du Millier à Beuzec. A moins qu'il ne s'agisse de bateaux en cuir, plus connus sous le nom de "curraghs".

Toujours est-il qu'ils son arrivés chez nous par voie maritime, avec femmes et enfants, et surtout leur encadrement religieux. et c'est ainsi que tout commence, pour ce qui m'intéresse.

2- Histoire plus récente (avant la révolution).

"Un peuple qui oublie son histoire, est un peuple qui va mourir de froid". (Pierre Schoendoerffer)

"L'histoire est un grand présent, et pas seulement un passé". (Alain, de son vrai nom Emile Chartier-1868-1951)

21- Le roi Gradlon et le roi Arthur.

Le roi Gradlon régnait au Vème siècle. Son premier ministre aurait été Saint Guénolé. Nous voici dans la légende de la Ville d'Ys, car le Cap tout comme la Bretagne est aussi une terre de légendes. On peut consulter plusieurs ouvrages traitant de cette ville engloutie par les flots, et que certains situent en baie de Douarnenez ou à la baie des Trépassés (étang de Laoual ou Raz de Sein ?). Je ne m'y étendrai pas pour parler de choses moins connues.

 

 

Le roi Arthur, chef légendaire gallois, anima la résistance des Celtes à la conquête anglo-saxonne (fin Vème début VIème siècles). Ses aventures ont donné naissance aux romans courtois du cycle d'Arthur, appelé aussi cycle breton ou cycle de la table ronde (cf:Larousse). Sa renommée magique a traversé la mer. La forêt de Brocéliande, Paimpont, le Val sans Retour, tous ces noms sont bien connus dans la région de Coëtquidan, fief de l'actuelle école de Saint-Cyr. N'oublions pas l'enchanteur Merlin et la fée Viviane, Tristan et Iseult, et la déjà nommée Ville d'Ys.

La marche du roi Arthur

(cf: Barzas Breiz. Vicomte Hersart de la Villemarqué

Deomp, Deomp, Deomp, Deomp, Deomp, Deomp d'ar Gad'

Deomp, Kar, Deomp Breur, Deomp Mab, Deomp Tad

Deomp,Deomp,Deomp Holl ! deomp'Ta Tud Vad

Kalon am Lagad ! Ha penn am Brec'h

Ila laz am blons, Ha traon ka krec'h

Ha Tad am Mab, Ha mamm am merc'h

D'eom' ta Tud Vad

Allons, allons allons allons allons allons au combat, allons parent, allons Frère, allons Fils, allons Père, allons tous allons donc hommes de coeur, Coeur pour oeil, Tête pour bras, et Mort pour blessure, dans la vallée comme sur la montagne, et père pour fils et mère pour fille, Allons tous hommes de coeur.

Avez-vous entendu cette marche interprétée par 4 ou 500 choristes dans une cathédrale comme celle de Quimper , Avez-vous entendu cette marche interprétée par la chorale d'hommes "Mouez Paotred Breiz", choeur d'hommes de Bretagne (direction: Jean Marc Airault). Non ! Alors , allez l'entendre à la première occasion ! Oui, alors vous savez que vous avez senti le sang breton couler dans vos veines, vous avez senti que vous étiez breton, ce qui n'est pas une nationalité mais un tempérament. Gast ! C'est vrai non ! Sans compter que lorsqu'on chante le

Bro Gozh ma Zadou

C'est l'apothéose ! les Gallois chantent leur "Wales" sur le même air

Ni Breizhiz a galon karom hon gwir vro

Brudet eo an Arvor dre ar bed tro dro

Dispont kreiz ar brezel, hon Tadoù ken mad

A skuillas eviti o gwad

O Breiz, ma Bro, me gar ma Bro

Tra ma vo'r mor vel mur

N'he zro, ra vezo digabest ma Bro

Nous, bretons de coeur, aimons notre vrai pays, le pays d'Armor est réputé à travers le monde, Téméraires au coeur de la guerre, vos pères si bons, versèrent pour lui leur sang. O Bretagne, mon pays, j'aime mon pays. tant que la mer comme un mur l'entourera, que soit libre mon pays.

 

Alors, quand on lit dans l'histoire de la Bretagne (Skol Vreiz-page 24):

"Une des causes essentielles de la relative faiblesse militaire des Celtes, résidait dans leur conception de la guerre....Les Celtes concevaient la guerre comme un ensemble de combats singuliers où chacun cherchait surtout à faire la preuve de son courage et de sa force".

GAST ! GAST !

(traduction dans le petit dictionnaire des plus belles injures bretonnes

de Martial Menard)

C'est sûrement après avoir étudié cette histoire que Henri Queffelec, l'écrivain breton qu'on ne présente pas, a pu écrire (cf: Pointe du Raz au bout du monde-éditions Jos):

"Un Capiste c'est un gars qui n'a peur de rien".

Bon ! Je suis parti du Vème siècle, pour arriver au Capiste, mais je suis toujours dans l'histoire ancienne. Il faudrait pourtant parler de la révolution ! Il y a tant de choses à dire ! Mais j'ajoute que je laisse à Henri Queffelec la responsabilité de son propos car j'ai connu la peur, pas seulement au combat, mais aussi dans les rouleaux de "La Gamelle", la célèbre "Gamelle" qui perçoit régulièrement son quota de pêcheurs professionnels ou plaisanciers, devant l'entrée du port d'Audierne. (La Gamelle serait peut-être , selon certains, une trace de l'ancienne "Ville d'Ys"). Malgré ces peurs vécues, je crois être tout de même un bon Capiste, un qui a des racines dans le Cap profond "Ar C'Hap Don", puisque mes parents étaient tous deux natifs de Goulien, au XIX ème siècle. Alors, en bon Capiste, quand il faut y aller, faut y aller.

Deom Deï !!

22- Le combat des Trente.

Dans les grands évènements précédant la révolution, j'ai oublié de parler de Bertrand du Guesclin, du combat des Trente en 1341. (La colonne des Trente se trouve en Morbihan entre Ploërmel et Josselin). J'entends déjà des voix: ''Il a quitté le Cap''. Et alors ! Ecoutez bien: "Trente bretons contre trente anglais, dont Jehan de Beaumanoir, capitaine des Bretons. Beaumanoir gravement blessé, mourant de soif et de fatigue par la perte de son sang, demande à boire, et provoque l'héroque réponse du Chevalier Du Bois:

"Bois ton sang Beaumanoir, la soif te passera"

Réponse qui fait bondir Beaumanoir, et le jette plus ardent sur les anglais. Le chevalier Jehan de Tintiniac participait au combat des trente. Sa descendance sera présente à Pont-Croix en 1883-1884: anecdote à lire à ce sujet dans le livre intitulé :"Le petit séminaire Saint Vincent", du chanoine René Gougay. Alain de Tintiniac, fils du marquis, était pensionnaire de ce séminaire, où il eut l'occasion de rappeler le combat livré par son ancêtre. Alors ??? Comme Pont-Croix est dans le Cap...les Capistes ne sont pas totalement étrangers au combat des trente. !!!! Non mais alors !!!

Je rappelle à cette occasion que les chevaliers étaient des hommes assez riches pour acheter un équipement militaire et un cheval. Ce n'était pas le cas dans ma famille.

 

A suivre...Ma Bro Ar C'Hap Gwechall suite 1

 

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